Le vendredi 22 novembre 2024, j’ai eu l’honneur de participer au séminaire organisé par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) sur la diplomatie numérique. Ce séminaire a réuni des experts issus de divers horizons pour débattre des enjeux et défis liés à l’intégration des droits humains dans la gouvernance numérique et les politiques étrangères.
Une diplomatie numérique axée sur les droits humains
Les discussions ont mis en avant la nécessité d’aligner la diplomatie numérique sur les valeurs fondamentales des droits humains. Avec l’émergence rapide des technologies comme l’intelligence artificielle (IA), l’Internet des objets et le métavers, la question centrale était : comment garantir que les droits humains soient protégés dans ce contexte en constante évolution ?
Le rôle de l’UIT dans la défense des droits humains numériques
Durant mon intervention, j’ai partagé la perspective de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et son engagement en faveur des droits humains dans le domaine de la normalisation technique. Voici les points clés abordés :
- Les normes au service des droits humains :
- Les normes techniques développées par l’UIT peuvent jouer un rôle crucial dans la protection de la vie privée, de la liberté d’expression, de l’accès à l’information et de la non-discrimination dans l’espace numérique.
- Par exemple, le travail sur le watermarking de l’IA contribue à combattre la désinformation, tandis que les normes sur l’e-santé garantissent l’inclusion des personnes handicapées.
- Collaboration avec le HCDH :
- Depuis la résolution 47/23 du Conseil des droits de l’Homme en 2021, l’UIT renforce ses partenariats avec le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) pour intégrer les droits humains dans ses processus de normalisation.
- En 2024, l’UIT a accueilli des discussions lors de l’Assemblée mondiale de normalisation des télécommunications (AMNT-24), en collaboration avec des acteurs tels que l’UE et la Freedom Online Coalition, pour explorer des approches fondées sur les droits humains.
- Promouvoir une participation inclusive :
- L’initiative de l’UIT visant à réduire l’écart en matière de normalisation est essentielle pour permettre une meilleure représentation des pays en développement.
- Des programmes tels que le Réseau des femmes favorisent l’égalité des genres dans les technologies numériques.
Défis et opportunités de la diplomatie numérique
Les interventions lors du séminaire ont également soulevé des questions cruciales sur la gouvernance numérique. Parmi les recommandations clés :
- Traduire les droits humains en exigences techniques : La collaboration avec les communautés techniques est indispensable pour concevoir des technologies respectueuses des droits fondamentaux.
- Analyser les risques des technologies émergentes : Une diligence raisonnable en matière de droits humains est nécessaire pour anticiper les impacts des technologies comme l’IA et le métavers.
- Favoriser la collaboration multipartite : L’implication des gouvernements, du secteur privé, de la société civile et des organisations internationales est essentielle pour une gouvernance équilibrée.
Conclusion : un avenir numérique équitable
Le séminaire a souligné l’importance d’une diplomatie numérique fondée sur les droits humains pour répondre aux défis du monde numérique. L’UIT, en tant qu’acteur clé, s’engage à travailler avec ses partenaires pour développer des normes inclusives, durables et respectueuses des droits.
Alors que le numérique continue de transformer nos sociétés, il est impératif que ces transformations soient guidées par des principes universels, assurant un avenir où les droits humains sont protégés pour tous.